L’orchidée de l’empereur de Chine
On raconte que l’empereur de Chine, il y a bien des siècles de là, lassé et agacé par son rossignol fameux, demanda à son chambellan de lui trouver dans les plus brefs délais sous peine de se voir couper la tête, un nouveau compagnon qui serait paré de mille couleurs, flatterait les odorats, serait immortel ou presque et, surtout, silencieux cette fois.
Le chambellan s’empressa de faire ses courbettes et ses révérences à l’empereur puis partit sur le champ pour satisfaire son maître. Il errait depuis des mois, peut-être des années, de la Mongolie désertique au Shichuan verdoyant, du Siam enchanteur au pays de Bali sans jamais trouver le futur compagnon de son maître.
Au royaume de Java, il pensa l’avoir trouvé en la personne d’une élégante danseuse balinaise qui pratiquait l’art ancestral des marionnettes derrière le paravent en paille de riz, habillée comme le veut la tradition en homme. Mais le chambellan, n’ayant rencontré la jeune femme que pendant la journée, ne la reconnut pas à la fin de son spectacle, travestie en homme qu’elle était. Il ne pût donc l’enlever – oui, car il avait formé le projet sans lui en toucher mot ni requis son approbation – ce soir-là. Continuer la lecture de « Dans certaines îles du sud-est asiatique, on peut entendre cette histoire »